final chapter. ( felix)

Felix l'avait ramené chez lui. Pourtant Ciaràn ne savait plus où il habitait, ce qu'il faisait, qui il était. La douleur profondément enfouie refaisait surface et le déchirait en deux. Ciaràn, garçon de papier, poupée chiffon, allait être abandonné. Felix ne voulait plus de lui. Il n'avait plus le choix. Il n'avait plus envie de lutter. Peut être que s'il s'isolait, la douleur serait plus supportable. Il ne savait plus comment il marchait, mais instinctivement il se mit derrière le canapé. Il attrapa le coussin tombé à terre et il mit sa tête contre, hurlant de toute ses forces. Heureusement que l'appartement était vide. Mais malgré le fait qu'il y avait Felix, il ne pouvait plus se retenir d'hurler. La douleur était trop profonde, trop brûlante pour la contenir. Il l'avait bien cherché. Bien sûr que c'était de sa faute et non celle de Felix. Bien sûr qu'il n'arriverait plus jamais à se relever. Pourtant, Ciaràn tenta tant bien que mal à se réfugier contre Felix. Comme un enfant perdu, comme un amoureux désespéré. C'était ce qu'il était. Pris d'un dernier courage, il lui murmura:

"Reste avec moi... juste ce soir.... sinon... ça.. va ... mal terminer....."

Du chantage. Un chantage odieux qu'il lui faisait. Non. Ce n'était pas Ciaràn qui parlait. C'était sa voix, sa bouche qui articulait mais ce n'était plus lui. Ses bras tremblants s'accrochait autour de Felix pour l'empêcher de partir. Une erreur de la nature, voilà ce qu'il était à ce moment là. Et il avait peur que Felix ne soit dégoûté ou ne croit qu'il jouait la comédie. Mais jamais personne ne l'avait vu aussi à terre. Sauf Felix la première fois qu'il l'avait rencontré. Il était dans le même état, gamin paumé dans ses sentiments. Mais aujourd'hui, ses sentiments étaient très forts pour Felix, ils avaient toujours été intense, dominant les moindres faits et gestes de Ciaràn. Marionnette de ses sentiments, poupée de chiffon pour Felix, garçon de papier qui finissait brûlé par les regrets de son acte. Son esprit le poussait à faire un acte terrible mais Ciaràn avait peur. Pas devant Felix. Où il allait le perdre à tout jamais. Son corps tremblait de plus en plus, il tenait à peine sur ses jambes. Il était en pleine crise de nerfs. Ses nerfs lâchaient, sa vie s’effritait mais encore et toujours il se raccrochait à l'homme qu'il aimait pour tenter une dernière fois de survivre.