Seed Hays
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| Sujet: like two strangers. (ryder) Dim 8 Oct - 10:58 | |
| Des cris. A mi chemin entre l'appréhension et la souffrance. La douleur de l'inconnu qui se rapproche au fur et à mesure des secondes que votre vie s'apprête à changer. Que votre existence ne dépendra plus uniquement de vous, mais du petit être à qui vous donnerez la vie. Ce rôle n'est pas le tien et pourtant tu prends à cœur cette pensée à laquelle tu assiste presque tous les jours depuis quelques années déjà. Cette fois, sans le vouloir l'esquisse de la toile dépeint le cadre qu'aurait pu vivre ta mère voilà presque de vingt-cinq années en arrière. Celle d'une toute jeune femme naïve d'avoir aimé mais qui mature se voit plongé dans le grand bain de sa vie d'adulte en donnant naissance à un enfant. Ta patiente n'était pas si différente et c'est pourquoi tu avais décidé de rester, tout comme tu lui avais promis d'être présente. Sa main serre fortement la tienne comme si sa douleur devenait la tienne mais tu supportes cette image de partage. Des paroles encourageantes, une volonté de fer, l'impatience d'y arriver et d'éprouver la peur. La peur de ne pas être à la hauteur mais de l'être quand même. Cette impression peignait le visage de chacune des futures mamans qui accueillaient ce changement grandissant dans leurs vies. La tienne ? Elle se rythmait ces derniers temps par des heures interminable au boulot – voir même par des heures supplémentaires. Ton déménagement avait été un coup financier, certes amoindri par la proposition de tes colocataires mais cela n'enlevait pas moins le coup de la réalité. C'était un choix, ta décision qui prenait enfin une direction depuis que tu avais appris la vérité. Une vérité qui avait pris forme lorsque tes recherches avaient données raisons à ton géniteur. Tu ne savais aucunement pourquoi il t'avait confié ces propos, cet étranger ne faisait jamais rien sans rien de coutume. Des paroles rapportées par ta mère mais que tu croyais volontiers. Passant une main dans ta chevelure légèrement ondulée, un soupire t'échappe en sortant de la salle d'opération. Seul le sourire tendre et l'étreinte entre la jeune maman et son bébé avait le don de chasser la fatigue. Seulement aujourd'hui, elle semblait prendre le dessus. « Tu nous accompagnes pour boire un verre ? ». Une main sur ton épaule, ton collègue te considère d'un sourire emplit d'espérance. Jusqu'à maintenant tu avais toujours refusé de sortir après le travail, non pas que tu ne voulais pas être en leur compagnie c'est juste que tu étais trop épuisé pour tenir la distance. Tu ne sais pas si tu serais aussi dynamique qu'en début de matinée mais tu accuserais le coup avec le congé de trois jours qui t'attendait à partir de main. Tu hoches alors lentement la tête en souriant pour unique réponse. Un bon quart d'heure plus tard, c'est à l'intérieur du bar bondé de monde que l'ensemble du personnel hospitalier prend ses quartiers. Une table en fond de salle, un coin qui leur semble être réservé. Comme mugit par l'instinct des interrogations pesante sur ta vie passé, tu te lèves pour prétexter le besoin d'un autre verre. Non pas que tu n'aimes pas parler de toi, c'est juste que tu ne veux pas dialoguer sur le sujet. Arrivée devant le comptoir, tu commandes la même boisson – sans alcool – avant de t'y appuyer légèrement. Quelqu'un tonne ton prénom et te redressant brusquement tu bouscules ton voisin d'à coté qui renverse plus ou moins son verre sur sa chemise. « Veuillez m'excuser … vraiment je n'ai ... ». Ta voix s'interrompt de surprise en voyant le visage du jeune homme que tu venais par mégarde de bousculer. Décidément, tu aurais mieux fait de rentrer chez toi et te coucher directement.
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