Ryder Oackley
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| Sujet: you're the only exception (daisy) Dim 1 Oct - 22:27 | |
| Les mots se perdent sous ses doigts. Le clavier frémit, maltraité par la rapidité de ses frappes. Il écrit, il se libère dans ce nouvel article. Inintéressant, sans nul doute. Ryder, il aurait rêvé d’ailleurs. De reportage plein d’entrain, de risques, d’adrénaline. Coincé ici, pourtant. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas quitté cette ville. Ses écrits, ils portaient sur ce petit monde. Ce milieu à huis-clos, parfois rayonnant, parfois étouffant. Ryder, lui, il se laissait vivre. Il regardait le monde d’un œil plus vide qu’il ne l’aurait voulu. Ses articles, il les écrivait sans réellement trouver d’intérêt. Machinalement. Son don pour les mots rendait les choses intéressantes, palpitantes. Malgré l’ennuie. La nuit était tombée sans qu’il ne s’en rende compte. Les heures étaient passées, heure tardive dans la nuit. Le silence, le vide. Ryder était le dernier éveillé dans leur appartement. L’atmosphère était si délicate, si tendue qu’ils passaient plus rarement du temps ensemble. Ils étaient loin les soirées dans le canapé, à rire. Les soirées jeux, les soirées télé, les soirées à flâner et à refaire le monde. Tout cela lui manquait, à Ryder. Nostalgique des temps où il n’y avait pas d’histoires, pas de trahisons ni de larmes. Il était au centre des conflits, encaissant les coups des uns et des autres sans rien dire. L’explosion imminente. Il gardait tout. Il s’enfermait tout simplement pour mieux vivre sa vie. Et dans ce silence, le bruit des clés lui avait fait lever la tête de son ordinateur. Daisy venait de rentrer, du travail certainement. Peut-être du théâtre. Il ne savait plus, Ryder. Il n’osait plus lui demander, s’intéresser de trop près. Il avait vu sa silhouette se dessiner dans l’embrasure de la porte. Il l’aurait reconnu entre mille. Délicate, féline, douce. Le pas feutré. Elle était belle, dans cette pénombre. A peine éclairée par la petite lampe restée allumée. Assis dans son lit, il l’observait, léger sourire au coin des lèvres. « Tu rentres tard. » Elle continuait de l’intriguer, malgré les années. Elle continuait d’exercer une fascination déroutante sur lui. Elle faisait battre son cœur, trop rapidement. Il le sentait, le papillon dans le creux de son ventre. Virevolter. Il l’aimait, sans jamais le lui dire pourtant. « Si t’es pas trop fatiguée, tu veux bien relire mon article ? » L’excuse pour être avec elle, pour l’avoir à lui seul. Elle avait le monde à ses pieds, Daisy. Trop pour qu’il ne se batte. Trop pour qu’elle remarque le brillant de ses yeux chaque fois qu’elle était là. |
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