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Daisy Donovan
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| Sujet: on meurt de toi (dee) Sam 30 Sep - 16:06 | |
| - daisy donovan -27 ans - psychologue de comptoir (serveuse, quoi) - les nanas, indian. date, lieu de naissance: ici même, un 14 février. impossible d'oublier une telle date car chaque année, daisy se plaint à qui veut (ou non) l'entendre de l'horreur d'une naissance le jour de la fête des amoureux : tout le monde préfère s'envoyer en l'air que célébrer son anniversaire. elle la première. nationalité, origines: 100% yankee élevée au grain et à l'air pur. statut civil, orientation sexuelle: (éternelle) célibataire. dee, elle ne fait pas dans les relations de couple, les sérieuses, les suivies. ça la terrorise, la môme qui préfère avancer dans la vie les yeux clos, à tâtons, du papier-bulle autour du coeur. daisy qui n'a peur de rien, daisy qui se jette dans le vide et a toujours suivi les garçons dans leurs bêtises, même enfant, elle a désastreusement peur du spectre des sentiments. elle a peur de souffrir, d'avoir mal, elle a surtout peur de l'abandon, ce poison qui a déjà trop corrodé ses veines. au gré des épreuves la gosse intrépide, en grandissant, a développé sa propre idée du croque-mitaine en le fondant dans son coeur qu'elle imagine carnivore, un coeur qui voudrait trop, qui demanderait trop et finirait immanquablement abandonné, en souffrance, à l'abandon, d'une douleur qu'elle n'est pas certaine de supporter. alors elle la bâillonne et s'illusionne en amours éphémères. daisy qui a peur de la solitude se perd souvent entre des draps, entre des bras, elle donne tout et ne demande rien, ronronne contre les jambes et se fait fuyante comme l'eau vive si l'on cherche à l'encager, à lui promettre des lendemains qui chantent. dee et sa désinvolture, dee et son insouciance, dee et sa séduction facile, absolue, organique, dee qui dit rarement non mais toujours oui, elle devient méfiante dès que la décadence des corps laisse place aux chants des palpitants. l'amour, le vrai, le puissant et le tragique, elle ne l'aime qu'au sein des drames romantiques dont elle se nourrit, dans les rôles qu'elle habite par procuration, sur les planches. daisy, elle est bien sur la berge, à regarder l'orage des sentiments déçus, des amours bafoués, gronder loin d'elle. elle, elle a l'âme libertine ou du moins, elle aime s'imaginer ainsi, dans un fantasme assumé. mais la réalité est plus nuancée et au fond d'elle, daisy elle aurait juste besoin qu'on l'aime et qu'on lui promette de pas partir, jamais. mais qui peut s'assurer d'aimer toujours ? hétérosexuelle. dee, elle adore les nanas. elle adore les observer de loin, détailler leurs courbes gracieuses et leurs visages enchanteurs et complexer, parfois, souvent, de ses éternelles allures de gamine. elle adore se mêler à elles, les écouter, leur parler, les aimer aussi, d'une façon tout à fait platonique. daisy, elle aurait pu aimer embrasser les lèvres sucrées et caresser les peaux parfumées mais elle n'a jamais eu besoin de se poser la question : y a que les hommes, pour faire battre le désir au creux de ses veines. elle n'est pas fermée pourtant, elle dit toujours en plaisantant qu'elle accepte bien volontiers les jolies filles si leurs copains sont de la partie mais il ne faut pas croire tout ce qui s'écoule d'entre ses lèvres : dee, elle a parfois que de la gueule et le flirt est chez elle si naturel qu'il ose même se parer de second degré.job, statut financier: dee, elle aurait souhaité étudier. la dramaturgie, la littérature, la philosophie. ou alors, elle aurait aimé suivre des cours de comédie pour prétendre à une carrière d'actrice. sur les planches de préférence, à hollywood peut-être. ou broadway, elle n'a jamais su. mais ça n'a jamais été envisageable, seulement du domaine du songe quand les paupières se font lourdes : dee, elle devait subvenir aux besoins du foyer, elle devait s'occuper de papa, travailler et le surveiller du coin de l'oeil pour le maintenir en vie faute de parvenir à lui faire goûter à nouveau au bonheur. alors daisy, elle a rangé sagement ses rêves dans un recoin de son âme éthérée, sous un tapis poussiéreux, et elle a continué à servir des bières cinq soirs par semaine et des pancakes trop gras tous les matins, c'est le vieux mo qui l'emploie derrière le comptoir, davantage pour lui tendre une main amie que par réel besoin. dee, elle aime bien servir des pintes ultrapleines, offrir des tournées générales, écouter les peines de coeur des ivrognes et raccommoder les egos en se laissant séduire pour quelques heures. ce n'est pas la vie dont elle rêvait, ce n'est pas ce qu'elle ressent lorsqu'elle joue un rôle tragique qui la prend aux tripes, lorsqu'elle s'envole sur un trapèze mais ce n'rdy ni compliqué, ni contraignant, lui laissant le loisir de consacrer toute son énergie à sa famille. papa, qui refusait sa joie de vivre contagieuse, et puis surtout ses amis prodigieux. alors daisy, elle est serveuse et ce n'est pas gratifiant, ce n'est pas à inscrire en lettres d'or sur un cv et elle s'en moque. elle aime le contact avec la faune locale (toujours la même, souvent bienveillante), elle apprécie le contact inné et la drague facile et ne manque jamais de se servir à l'oeil, elle ou ses proches. situation familiale: donovan. un patronyme bien connu des langues de vipères locales, de l'acide des petits racontars. famille de classe moyenne sans histoire, père instituteur et jovial, adoré de ses classes successives, mère sublime, reine de beauté déchue après le lycée, caissière insatisfaite déversant toutes ses ambitions déçues sa cadette. une famille jolie de l'extérieur, soudée, avec comme ciment un couple ensemble depuis le bal du lycée. peter donovan, depuis toujours, n'avait d'yeux que pour rosie hastings, la plus jolie cheerleader du lycée, qui rêvait d'un ailleurs grandiose et détestait les rustres de l'équipe de foot. ils sont aimés, désinhibés par l'alcool et se sont brisés, en apprenant la grossesse accidentelle de rosie, qui détruisait ses rêves et jetait l'opprobre sur sa réputation, sa sacro-sainte popularité. mais l'amour a triomphé, qu'ils pensaient. daisy est arrivée, papa a étudié très dur et maman a appris à se satisfaire d'une vie bien loin de ses aspirations. qu'ils croyaient. parce que finalement, maman est partie des années plus tard, enlevée par un homme d'affaires de passage, perdu dans la désolation la plus totale d'un village figé dans le temps. elle a saisi sa chance d'une vie meilleure, abandonnant l'aînée et l'amoureux sans se retourner, sa jolie princesse sous le bras, en laissant pour seul au revoir une lettre gondolée, constellée des larmes qui ont coulées sur le papier. les siennes, sans doute, celles de papa et puis celles de daisy, la môme qui comprenait pas ce tragique abandon, la disparition la plus totale de ce fantôme qui hantait toujours les murs de son parfum, de ses vêtements, de ces éclats d'elle abandonnés derrière. et puis de sa petite soeur, la jolie môme dont elle serrait fort les phalanges entre ses doigts pour la conduire à l'école, tous les matins. donovan, c'est pas un nom qui chante à redcliffe. il y a eu maman, la pute enceinte à seize ans, papa l'alcoolique, papa le dépressif, papa le suicidaire. papa l'handicapé. et puis après, dans un cercle vicieux, c'est dee qu'on traita de salope dans cette ville nauséabonde. comme sa mère. traits de caractère: pétillante, spontanée, libre (qu'elle pense), craintive des sentiments, craintive tout court (elle a peur de mourir, de souffrir) derrière des allures de tête brûlée, inconstante, insouciante, sarcastique, impatiente, brûlante, attachante, attachiante en réalité, difficile à suivre, souvent illogique, énigmatique derrière une faculté à se livrer pour se dissimuler, féline, effrontée, frondeuse, lascive, indisciplinée, fuyante lorsqu'elle se sent dépassée, émotive qui se cache derrière un faux détachement, nonchalante, fatigante, maligne à défaut d'être brillante, généreuse, loyale en amitié, ne mesure pas toujours la portée de ses actes, impulsive et irréfléchie, de très bonne compagnie, mutine, solaire (...). avatar, crédits: phoebe tonkin, timeless. - it's these expressions you never give - (01.) Si Daisy a été une enfant aimée, choyée, durant les onze premières années de sa vie, elle n'a pas été désirée et c'est sans doute de ce constat originel que découlent ses insécurités et toutes les névroses qui fleurissent sur sa peau. Elle, c'est l'erreur de jeunesse, celle du bal de promo, amenée par l'alcool et les hormones en ébullition. C'est le ventre qui gonfle et qu'on dissimule, c'est les pleurs perpétuels devant un tel gâchis et un futur qui s'envole en lambeaux quand Rosie Hastings est chassée de chez ses parents, qui refusent d'assumer pour elle. Daisy naît chez Bethany Donovan, qui deviendra trop tôt sénile, dans la chambre minuscule que peuplent ses parents. Les premiers temps sont durs et Rosie a le blues. Le blues d'une vie dont elle rêvait et qui s'échappe loin de ses phalanges. Mais papa si fort, si positif, papa toujours optimiste et convaincu qu'à la fin, tout s'arrange, il la met en confiance. Il répare tout. Il travaille d'arrache-pied pour s'offrir une situation, une bicoque colorée qu'ils repeignent constamment en la teintant de couleurs vives. Ils sont heureux, un temps. Mais Daisy, déjà petite, sentait sur ses lèvres le goût de l'illusion sur le point d'être soufflée, du mirage qui avait trop duré. (02.) Le premier mot qu'elle n'a jamais prononcé ? Non. Un non féroce, du fond de ses entrailles, le non absolu d'Antigone, le nihilisme poussé à l'extrême. Quand d'autres disent papa ou maman, elle, elle a dit non, refusant déjà tout de go de devenir ce qu'on attendait d'elle. (03.) Dire que Daisy, la belle princesse au nom de fleur a été une enfant difficile est un euphémisme : soumise à ses émotions, refusant toute concession, tout compromission, elle entrait dans des colères noires, des caprices tonitruants. Elle refusait d'écouter, d'obéir, elle détestait se sentir obligée. De manger ceci ou cela, de dormir, de jouer même, avec une maturité malvenue, létale pour un être aussi chétif. Mais Daisy refusait déjà la contrainte et ses parents ont parcouru des kilomètres pour consulter, pour soigner leur petit trésor défectueux, pour recommencer à bâtir la grande épopée de cette jolie môme aux yeux de chat. Sans ne jamais y parvenir car malgré sa finesse de roseau, Daisy ploie mais ne rompt pas. (04) C'est étrange, pour une jeune femme aussi sensuelle, aussi charmeuse et capable de vous faire or entre ses mains, mais elle a longtemps souhaité être un garçon, Dee. Dans ses jeunes années et malgré des airs de poupée à croquer, elle leur ressemblait un peu avec ses genoux écorchés et sa façon de trancher sa crinière de ses ciseaux d'enfant, qui mordent plus qu'ils ne coupent. Elle détestait les robes qui dévoilaient des jambes filaires ridicules et aimait la terre, le sale, les gros mots et les camions. Tout ce à quoi les garçons jouaient, elle en était. Même s'ils n'en voulaient pas, car Daisy n'a jamais craint de s'inviter là où elle n'était pas désirée, c'est une force de caractère prodigieuse, intarissable, qui vient des tréfonds de son âme et ne craint pas de heurter les obstacles. Ils l'ont finalement acceptée, la gosse marginale qui imitait tous leurs codes, ils l'ont appelée Dee, qui pouvait ressembler au début de Dylan, et lui ont ouvert la porte. Bien davantage que les fillettes sages et disciplinées, aux jolies poupées barbie et robes repassées. Peut-être que ce n'était pas gratuit. Peut-être qu'ils discernaient tous ce qui commençait à émaner de son corps de fillette : cette énergie assourdissante, fracassante, le bruit de la beauté qui s'installe et émeut. (05) Car Daisy est trop vite devenue belle, elle est trop vite devenue adolescente sans y être préparée, mal armée contre les changements d'un corps aux os légers, mais outrageusement féminin. Son corps et surtout son visage, ont rapidement cherché une nouvelle orchestration et de rondeurs de gosse, elle est devenue angles et pointes juste là pour séduire les hormones bouillonnants. Ses grands yeux, ses pommettes appuyées, la forme pleine, lascive, de ses lèvres, tout en Daisy appelait le fantasme adolescent. Même ce corps en formation, sur le point de se nimber d'une harmonie de danseuse, d'artiste. Sa nuque, longue et gracile, à la blancheur affolante, partiellement dévoilée par une queue de cheval innocente, les petites pommes d'amour, gracieuses et subtiles, qui naissaient contre le tissu de ses t-shirts neutres, sobres. Daisy le garçon manqué, Daisy qui voulait être comme eux, a été mal armée contre ces changements, les regards insistants qu'elle a finalement embrassés, conservés au creux d'elle pour ne plus jamais les libérer. (06) Elle n'a jamais compris les questionnements féminins, Daisy. Se donner ou bien attendre, passer pour une vierge ou une salope, toutes ces étiquettes, toutes ces complications, elle les a réfutées avec une simplicité évidente. Elle, elle voulait déjà tout comprendre, tout goûter, tout essayer. Sa philosophie a éclot à l'heure de sa puberté et elle l'a embrassée, elle comme son corps féminin. Elle a compris qu'elle aimait la symbiose parfaite de l'amour physique, la maladresse touchante des garçons à l'heure de la première fois, les baisers mouillés, les peaux musquées sous la pulpe de ses doigts. Et pourtant, il n'y eut que les adultes pour la traiter de salope, que les parents pour s'offusquer de ses moeurs légères et moquer ce qui était pourtant le comportement le plus raisonnable qui soit : aimer, donner, sans ne rien attendre en retour. Rien d'autre que le plaisir qui brûle les reins, grimpe dans la gorge et fait toucher le divin, pour quelques secondes au goût d'éternité. (07) Daisy est ainsi, pour tout. Elle est simple à satisfaire, elle ne demande pas grand chose, elle se saisit des opportunités qui glissent entre ses doigts et s'en contente. Elle se contente de peu, de rien, elle s'offre sans promesses de lendemain, pour une nuit ou pour la vie, elle se laisse porter dans ce qui semble être une décontraction évidente. La décontraction sensuelle qui plaît aux hommes, qui les attire comme le chant des sirènes. Car Daisy, elle le porte sur sa bouche entrouverte, elle le porte dans ses gestes gracieux de danseuse, dans ses sourires de chatte paresseuse. (08) Et pourtant, elle est morte de trouille, la belle. Morte de trouille à l'idée d'aimer, de souffrir, de vivre pour de vrai ce qu'elle a si souvent lu dans les plus beaux romans. Elle se préserve dans une bulle ouatée et cotonneuse, effrayée d'en sortir, effrayée à l'idée d'avoir mal, elle, la gamine privilégiée sur qui la vie a toujours glissé comme le lit d'une rivière. C'est dur à croire, quand on la connaît, de penser que Daisy la tête brûlées aux idées de génies, aventureuse et faussement ingénue, a peur de l'amour comme d'autres des araignées. Et pourtant, là est son unique phobie : une forme primitive d'abandon pour lequel ses os de verre ne sont pas armés. Alors elle préfère papillonner, jouer à la Holly Golightly bucolique, refusant de réaliser que le bonheur ne se mesure pas seulement à ce que l'on vit, mais aussi avec qui on choisit de le partager. Être heureux, ce n'est pas seulement une question de quantité, ce n'est pas se gorger de vie, d'expériences, d'hommes, de danses et d'alcool jusqu'à exploser, se répandre sur le trottoir. Non. Mais Daisy, elle n'entend jamais les conseils qu'on lui prodigue. Elle déteste se sentir infantilisée. (09) Daisy, elle n'a pas la rigueur de sa soeur, ni le talent et encore moins l'ambition. Son âme à elle est nomade et éthérée, elle fond pour l'éphémère, comme elle. Aussi, si elle a suivi des cours de danse classique quelques temps, elle a vite abandonné la sévérité de mrs gwenfire pour un sentiment de liberté : celui du ciel. Daisy, elle grimpait dans les arbres, elle virevoltait sur les branches et savait traverser les poutres plus vite que tout le monde. C'est tout naturellement qu'elle s'est dirigée vers la voltige, vers les arts du cirque qui font mauvais genre. Funambule accomplie, elle aime le trapèze, se jeter dans le vide et savoir qu'une main agile la rattrapera avant l'impact. Elle aime surtout sentir son ventre noué au moment du lâcher-prise, l'adrénaline qui fait battre ses veines lorsqu'elle clôt les paupières et attend, dans la fraction de seconde la plus longue de son existence. Et même si elle doit parcourir des kilomètres pour s'entraîner, même si tous se moquent gentiment de ses hobbys marginaux, elle n'abandonne pas. Elle aime être un oiseau. Elle aimerait en devenir un, d'ailleurs, voler si haut qu'elle pourrait toucher la lune et les étoiles. (10.) Le théâtre est sa seconde passion. Elle aime tant jouer qu'elle a toujours refusé de tenter sa chance, de fuir cette ville figée dans le temps pour rejoindre les mégalopoles vibrantes et vivre de son âme de tragédienne. Parce que Daisy, elle ne veut pas monétiser ce qu'elle aime tant, elle ne veut pas s'astreindre à une routine qui détruirait tout ce qu'elle aime dans le théâtre, elle ne veut jamais parler d'argent, de salaire ou de grande tournée consumériste. Tout ce qu'elle désire, c'est s'entraîner dans sa troupe bucolique qui ne paye pas de mine, c'est revisiter les classiques avec un oeil neuf, moderne. Et puis, aussi, c'est vivre par procuration, même si elle ne l'avouera jamais. Parce que Daisy, elle n'est jamais plus renversante que dans la tragédie qui consume son âme et fait battre son palpitant. Elle est née pour les personnages mélodramatiques, elle sait les habiter mieux que personne alors qu'elle ne connaît rien des affres qui les traversent. C'est comme ça qu'elle aime l'amour, qu'elle l'accepte : sur scène, lorsqu'elle offre des sentiments qui appartiennent à d'autres. (11) Daisy déteste viscéralement la solitude et l'obscurité. Dans le silence, il y a quelque chose d'intrinsèquement angoissant sur lequel elle est incapable de mettre un mot. Peut-être que c'est parce qu'ainsi, elle est seule avec elle-même, nez à nez avec le chaos de son âme trop vive, qui bouscule et abîme, souvent sans le vouloir. Peut-être que Daisy a besoin de s'assourdir, de s'oublier, pour maintenir à flots sa condition de feu follet, de fée, de brise marine audacieuse et téméraire. Peut-être est-ce un peu des deux mais Daisy a besoin d'être entourée. Elle aime vivre en colocation, elle aime le bruit constant de vie qui rebondit sur les murs pour venir les frapper, les éclats de rire et les engueulades, la musique trop forte et les bruits dissonants de la cuisine ou d'un aspirateur. Peu lui importe tant que cela mure le silence dans l'oubli. Elle est le genre à coloniser l'espace, tout l'espace, à allumer toutes les lumières, au maximum, à éclairer l'appartement plus que de raison, à ajouter de jolies lampes et des bougies parfumées et à ne jamais fermer ses volets entièrement, pour laisser filtrer la lune et les étoiles mais surtout la douce chaleur de l'aube. Daisy a besoin de bruit, de lumière et de monde. Souriante, sociable, extravertie et facile à vivre, ses potes sont légion, appréciant sa vitalité contagieuse et ses rires de dinde, saccadés. Pourtant, ses amis sont rares. Rares et précieux, les mêmes depuis des années dans une constance folle aux fondations fragiles qu'elle est incapable d'appliquer en amour, quitte à tous les immoler dans ses désirs gourmands, aveugles et capricieux. (12) Avec sa tendresse ineffable, sa silhouette fragile tout en creux délicats et ses grands yeux velours qui semblent pouvoir ensorceler en un battement de paupière, il est impossible d'apercevoir autre chose qu'une fille simple à la grâce inconsciente, profondément gentille ou gentiment timbrée, mais dénuée de la moindre complication. Peut-être même de complexité, aux dires de certains. Daisy est de ces filles qu'on imagine connaître par coeur en un regard parce qu'elle ne cache rien. Elle a l'air sincère, d'une franchise brutale, sans filtres et ce que l'on prend aisément pour une faiblesse ou un défaut simplet est en réalité sa plus grande force. Daisy se dit beaucoup, facilement, mais en réalité elle ne se raconte jamais. Elle se cache dans tous les mots et les anecdotes amusantes qu'elle laisse deviner, elle vous laisse à la porte derrière sa forteresse alors même que vous pensez être au coeur de son âme arc-en-ciel. Rien de ce qu'elle est, rien de ce qu'elle offre n'est faux mais ce n'est pas vrai pour autant, seulement l'un des centaines de reflets ambrés qui la composent. Les plus polis. Les autres n'appartiennent rien qu'à elle et Daisy ne se livre pas. Elle ne se connaît pas réellement, en fait, de peur de sonder son âme et ses désirs profonds, de devoir mûrir, grandir ou bien changer et d'entrer dans la danse des adultes qui la révoltent tant. Elle préfère avancer à tâtons, suivre les tressautements impulsifs de son corps qui dicte sa conduite parfois borderline, qui laisse souvent des dommages collatéraux qu'elle prétend ne pas voir. C'est plus facile d'être lâche et elle croit bien que c'est une condition au bonheur : vivre les yeux fermés, comme disait Lennon. Dee, elle a surtout peur du marasme à l'intérieur. De sa crainte irrationnelle de l'abandon qui la rend si fébrile et l'enferme souvent dans une désastreuse caricature d'elle-même. Elle, elle donne tout pour qu'on la regarde, qu'on la remarque, qu'on la veuille, même si ça ne dure pas longtemps. Elle se nourrit de l'attention qu'on lui porte, des soupirs et des caresses, des regards et des sourires. Elle prend tout, oui, mais Dee l'assentiment qu'elle recherche le plus, c'est celui des papas. Elle l'a réalisé très jeune, alors qu'elle dînait chez Jodie. Elle avait treize ans et cherchait plus que de raison le regard de William Peterson. Elle cherchait à le faire rire, à se montrer renversante, intéressante, adulte et rosissait sous ses rares coups d'oeil. Le soir, dans l'intimité du lit de sa copine d'école, Daisy a affirmé très sérieusement qu'elle était amoureuse de William, elle qui ne connaissait rien de l'amour et encore moins des hommes. Jo a ri, longtemps, de l'admiration sans bornes de son amie pour lui sans réaliser que Daisy ne plaisantait pas. William la troublait parce qu'il était tout ce dont on l'avait privée, tout ce qu'elle désirait retrouver : la fierté dans les yeux d'un homme mature, des questions toutes simples sur sa journée, des bras autour de sa taille ou une main bienveillante sur son épaule. Jodie, elle a laissé la môme coloniser son papa avec une générosité sans nom, jusqu'à ce qu'elle franchisse la ligne rouge, des années après. Encore mineure, Dee a goûté aux lèvres de William, à la tendresse touchante d'un homme rendu fébrile par le fruit défendu. Il n'a pas été le seul, mais il a été le premier à tatouer sur sa peau les conséquences de ses daddy issues. Ce n'est pas seulement physique, ça l'est même rarement mais Daisy, elle a besoin de figures paternelles. Elle a le vieux Mo, qui l'écoute patiemment, qui l'engueule comme un père fouettard. Mais ce n'est jamais suffisant, car rien ne remplace l'amour paternel, l'amour maternel, la douleur de n'avoir jamais été assez pour ses parents démissionnaires. Depuis que papa est décédé, la douleur, le manque, sont plus prégnants et Dee s'écorche souvent dans d'autres draps, sans réaliser que ceux qui pourraient la tenir assez fort se trouvent à portée de main.(13) Daisy, c'est l'amie bienveillante, si bienveillante, qu'on en oublie presque les aspérités, le caractère bancal. Elle donnerait sa chemise pour ceux qu'elle aime, elle donnerait des thunes, toutes ses thunes, ses maigres économies, elle partirait au bout du monde sur un coup de tête et elle pourrait carrément casser la gueule de ceux qui blessent ses proches. Le problème ? C'est souvent son propre minois, qu'elle devrait saccager. Parce que Daisy, elle a l'égoïsme sous la peau, un égoïsme amnésique qui n'a pas conscience de sa propre existence mais qui est bien là malgré tout. Elle suit ses envies, toujours, elle suit le propre cheminement de son esprit un peu niqué et parfois, elle heurte ceux qu'elle aime le plus. Elle ne le fait jamais exprès, mais ses doigts qui savent si bien caresser, ne sont pas aussi agiles lorsqu'il s'agit de réparer. Car Daisy, elle se braque facilement quand elle ne comprend pas. Et elle manque d'empathie, elle est trop brusque et spontanée pour réaliser que ce qui ne l'atteint pas, que ce qui ne lui semble pas grave peut faire l'effet d'une lame sur des carapaces moins affirmées. Quand elle quitte Toby par crainte de se voir dévorée dans le gouffre des sentiments, les bouillonnants, les acides, ceux qui écorchent et tailladent en pièces, elle ne pense pas à ses sentiments à lui, elle impose son envie à elle et semble toujours étonnée du retour du flamme. Lorsqu'elle goûte à la peau de dorée de Grey et se dissout contre ce corps qu'elle a si souvent désiré, esthète devant l'éternel, Daisy ne comprend pas. Elle ne comprend pas la rancoeur d'Iggy, elle ne saisit rien des émotions qui animent celle qui est pourtant sa meilleure amie car à ses yeux, ce n'est rien. Ce n'est rien de mal, du sexe entre adultes consentants, une forme d'amour qu'elle estime pure, une façon différente de faire l'amitié, de se dire, de réconforter. Daisy l'inconstante, Daisy qui se veut libre de toutes attaches peine à saisir que tous ne sont pas comme elle et que les impulsions de son coeur sauvage sèment derrière elle un champ de mines. Elle ne voit pas ce qui est pourtant lisible, la déception d'Iggy, la rancoeur de Toby, l'amour d'Alec, la peine de Grey, qui ne brûle que pour une rouquine. Elle ne voit que des amis, que des amours, que des amants. Qu'une colocation qu'elle aime plus que tout, à qui elle donnerait tout. Et surtout elle, en premier lieu. (14) Daisy, c'est un putain de paradoxe. C'est cette fille que les hommes rêvent de mettre en cage, d'aimer d'un amour qui lui semble trop étroit comme un carcan et elle déteste ça. Elle déteste l'idée d'être contrainte, d'être apprivoisée et dépendante à un autre, parce qu'elle a peur d'y plonger. Les jaloux, les possessifs n'ont le droit qu'à sa verve la plus farouche, la plus tapageuse. Daisy, c'est un renard. Un animal sauvage mais opportuniste, rusé, distant mais câlin. Daisy, c'est un renard qui s'imagine loup aux longues canines mais se rêve inconsciemment chien dorloté au foyer bienheureux. Elle ne supporte pas qu'on lui dicte sa conduite, qu'on la conseille ou qu'on lui reproche quoi que ce soit. Sa phrase préférée ? Je ne t'appartiens pas, assénée durement, sifflée entre ses perles d'opaline. Mais c'est hypocrite, car en amitié c'est tout ce qu'elle : jalouse. Elle a ce constant besoin d'attention, de savoir qu'elle compte aux yeux de ceux qui sont tout pour elle, même si elle ne sait pas leur dire. Il est facile de briser sa fausse insouciance, dès lors qu'on semble lui préférer une autre, la négliger. Cela lui rappelle ses parents, sa soeur, ses instituteurs, le reste du monde, d'un monde d'adultes raisonnables auquel elle refuse catégoriquement d'appartenir. (15) Daisy possède l'énergie d'une centrale nucléaire et rien ne semble être en mesure de l'épuiser (bien qu'elle, vous fatigue à la vitesse de l'éclair). Incapable de connaître le repos, elle déteste l'inaction et ses journées sont désastreusement remplies. Derrière sa nonchalance sucrée, elle pourrait être overachiever, Daisy, si seulement elle ne se s'ennuyait pas tant, si le travail ne lui semblait pas être une petite mort. Entre ses passions et ses soirées endiablées derrière un comptoir, à se jouer midinette abordable, Daisy danse, peint, elle virevolte dans les airs et récite ses pièces et puis tout le reste aussi. Elle, c'est la fille sur laquelle on parle, la gamine du maire qui aurait mal tourné, celle qui butine et jamais ne se pose, celle qui finira vieille fille et regrettera sa jeunesse brûlée une fois vieille, aride et flétrie. On dit tout ça et pourtant, la môme est assez investie dans la vie locale. Elle aime converser avec les vieux sur les bancs publics et les délester de la chape de plomb de la solitude, pour un temps. Elle aime s'engager dans les causes idiotes de sa mère, en y croyant pour deux, pas seulement pour l'image, servir la soupe aux démunis, repeindre les salles de classe, elle a un vrai sens de la communauté, Daisy. Mais pas pour les apparences, pas par sens du devoir, seulement pour s'occuper l'esprit et les mains, se nourrir de bruits et de lumières. Elle s'agite beaucoup, conduit trop vite, parle trop vite et ne s'arrête jamais. Les défis idiots, les paris stupides, les idées catastrophiques et les grands challenges ? Elle en est. Daisy, c'est une bombe humaine dont on aurait oublié le détonateur. Peut-être qu'il est bien caché, peut-être qu'il explosera un jour et fera cesser le tictac incessant à l'intérieur. Peut-être que c'est ce qu'il faudrait, pour remplacer le chaos par l'ordre, la crainte par le grand saut de l'ange : tout déconstruire, tout détruire. Et recommencer, à deux.
--------------------------------------------------------- salut, salut, je recherche absolument tout, daisy est une enfant du pays, la fille du maire, plutôt très sociable et facile à aborder, facile à vivre, facile à aimer en fait, quoiqu'un rien cruelle dans sa désinvolture qui fait mal et qu'elle a du mal à appréhender. je lui cherche des relations négatives, conflictuelles, des piliers de comptoir du bar où elle bosse, des amis, des amants passés, futurs, présents (très brèves liaisons only), sa petite troupe de théâtre orchestrée par un professeur de lycée à laquelle elle est très attachée (ils sont amateurs, ouverts et tolérants, assez soudés bien qu'il faille trouver des histoires pour dramatiser et gangréner un peu tout ça), des trucs tordus et compliqués, ou aux contraires des relations faciles et évidentes. bref, de tout. alors prenez pitié, adoptez mon bb.
Dernière édition par Daisy Donovan le Sam 30 Sep - 18:46, édité 2 fois |
| | | Daisy Donovan
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Sam 30 Sep - 16:07 | |
| +1 pour les liens. (mise en forme et descriptions à venir UN JOUR.)
famille. lila (petite soeur, little miss perfect) à trouver (cousine, deuxième famille)
coloc, amis d'enfance. noah. iggy. ryder. toby. (le choix du coeur, la confusion des sentiments)
la troupe de théâtre. pré-lien libre (metteur en scène, attraction). reste plein de places (parité de préférence, entre quatre et six personnages)
autres. (amis, amours, amants, emmerdes, conflits, relations étranges et compliquées ou simples et évidentes). leonie (relation conflictuelle) |
| | | Daisy Donovan
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Sam 30 Sep - 16:09 | |
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| | | Harlow Burghs
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| | | | Daisy Donovan
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Sam 30 Sep - 18:46 | |
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| | | Leonie Wright i'm only a fool for you
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Sam 30 Sep - 19:16 | |
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| | | Harlow Burghs
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Sam 30 Sep - 19:25 | |
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| | | Daisy Donovan
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Sam 30 Sep - 19:57 | |
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| | | Leonie Wright i'm only a fool for you
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Sam 30 Sep - 20:05 | |
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| | | Ryder Oackley
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Sam 30 Sep - 20:59 | |
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| | | Harlow Burghs
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Sam 30 Sep - 21:21 | |
| alors: iggy c'est une amie du lycée avec qui elle a jamais perdu contact, et depuis que harlow est revenue en ville, les deux jeunes femme se retrouvent au bar pour tenir à huit clos les awards des vdm. la gagnante se voit offrir les verres de la soirée, à l'heure actuelle c'est harlow qui remporte la palme, et iggy se ruine pour elle leo c'est une amie fait sur le tas au lycée, au contraire d'iggy elles se sont perdues de vue, mais quand elles se sont retrouvées, leo ne savait rien de la vie de harlow de son mariage, n'a jamais rencontré le mari de harlow, bref elle sait très peu de chose sur la vie de harlow, elle la reconnait même à peine dans toute cette noirceur, elle sait qu'elle est en instance de divorce, mais ne sait pas pourquoi elle le quitte car elle voit bien que harlow est toujours très amoureuse de son mari, elle ne sait pas pourquoi ils ont toujours pas divorcé alors que la procédure est en vigueur depuis avril. leo va apprendre plus tard que son voisin qu'elle aime bien (amicalement) est en fait le mari de harlow, et va un peu jouer les espionnes sans que harlow demande quoi que se soit
voilà en espérant que ça puisse t'aider |
| | | Daisy Donovan
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Sam 30 Sep - 22:04 | |
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| | | Harlow Burghs
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Sam 30 Sep - 22:16 | |
| Si tu "tincrustes moi aussi je me disais que les trois pourraient former un trio de bff genre à la vie a la mort dans le must mais surtout dans la merde la plus totale et ce même si harlow est allée faire ses études à philly qu'elle s'est mariée avec n'est et tout. C'est et ça reste ses girls quoi tu en penses quoi |
| | | Daisy Donovan
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| | | | Harlow Burghs
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Sam 30 Sep - 22:31 | |
| Ah mais ça serait possible si un des parents de dez vient d'une famille de mirmons. |
| | | Samuel Weiss
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Jeu 5 Oct - 4:18 | |
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| | | Daisy Donovan
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| | | | Samuel Weiss
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Jeu 5 Oct - 11:24 | |
| j'nous fais ça ma belle, prépares toi |
| | | Daisy Donovan
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| | | | Meera Sparks
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) Dim 8 Oct - 9:13 | |
| bon alors, il parait que Meera fait du théâtre maintenant |
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| Sujet: Re: on meurt de toi (dee) | |
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