Ryder Oackley
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| Sujet: to make you feel my love (leo) Dim 1 Oct - 0:26 | |
| « J’arrive. » Il n’avait su prononcer que ces mots. A peine le téléphone raccroché, à peine avait-il quitté l’appartement qu’il partageait avec ses colocataires. Ses clés, son portefeuille et rien de plus pour l’accompagner. En trombe, sous les regards surpris de ceux qui étaient encore présents ce soir-là. Il n’avait rien dit. Précipitation. Le coup de l’émotion sans doute. Le besoin d’arriver plus rapidement. Les mots étaient restés dans son esprit, résonnants en écho. La voix de Leonie, celle qui l’aimait tant, l’avait rendu aussi fou que triste. Elle n’avait pas eu besoin d’en dire tant, d’expliquer. Il avait simplement compris. Sa place, elle était là-bas, près d’elle. Il avait roulé, trop vite. Trop brusquement. Sans prendre en compte les dangers, sans prendre en compte qu’il pourrait connaître le pire. Sa seule pensée était pour elle, le reste s’était envolé. Daisy, les tromperies, les erreurs, les doutes. Il n’y avait plus qu’elle. Plus qu’elle pour faire battre son cœur, trop rapidement. Plus qu’elle pour guider sa conduite. Il la connaissait si bien, cette route. Sans doute qu’il aurait pu la faire les yeux fermés. Il ne comptait plus les soirées chez elle, les nuits aussi. La douceur de sa peau, la délicatesse de sa voix, le parfum dans son cou. Elle était tant et pourtant si peu, Leonie. Si peu à côté de ce poison, de Daisy et cet amour empoisonnant. Elle avait tout à lui offrir, elle avait tout pour lui plaire. Son entêtement pour seul frein. A l’instant pourtant, ne restait que son visage. Il avait frappé, en arrivant devant la porte de son appartement. Il avait fallu qu’un court instant pour entendre le cliquetis de la porte, pour découvrir le visage de Leonie. Les yeux rougis, une tristesse qu’il ne lui avait jamais vu pour emprisonner ses traits si fins. Elle restait pourtant si belle. Pas de mots, seulement l’enserrer dans ses bras. Etreindre son corps. « Je suis là, Leo », qu’il avait soufflé au creux de son oreille. Il le serait toujours, inconsciemment. Sa main caressait ses cheveux, avec une douceur nouvelle. Il cherchait à la bercer, sa respiration et son cœur pour apaiser son cœur meurtri. |
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