(listen to the wind of my soul)

date, lieu de naissance: redcliffe, arizona. Le premier avril, le April’s fool. Inutile de préciser que de lui offrir des cadeaux d’anniversaire nuls est devenu une vraie tradition, afin de voir sa déception et de pouvoir s’écrier ‘Poisson d’avril’. Ce qui fait de lui un bélier, non pas qu’il accorde grand importance aux horoscopes dans sa vie. Selon l’anecdote racontée par ses parents, son père croyait que sa mère essayait de lui jouer un tour quand elle lui a dit qu’elle avait brisé ses eaux. nationalité, origines: il est un produit typiquement américain. Il parle couramment le baseball, football, hockey et le basketball, la tarte aux pommes est sa favorite et il se lève toujours pour chantonner la Star Spangled Banner. statut civil, orientation sexuelle: Il est aujourd’hui fiancé, à la grande stupéfaction de sa famille et ses amis d’enfance. De retour au bercail accompagné d’une jolie jeune femme à son bras. L’image aurait été familière, lui, l’homme à femmes depuis son départ de sa ville natale. Cependant, quand la bague de fiançailles scintilla, les expressions ont changées. job, statut financier: Il a quitté Redcliffe la tête remplie de rêves et d’espoir il y a de nombreuses années. Laissant derrière lui famille, amis et petite amie. Il voyait déjà la gloire et la fortune qui l’attendaient ailleurs. Aujourd’hui, il est loin d’avoir réalisé ses rêves, n’étant qu’un musicien de plus dans une ville de rêveurs. Il est musicien, il parvient à vivre de ses prestations, mais il est honteux de rentrer au bercail sans avoir accompli grand exploit. situation familiale: Une famille banale, typiquement américaine. Des parents toujours mariés. Un père malade depuis quelques mois. La situation s’empire et, enfin, on ne peut plus repousser le moment fatidique où on remettra les pieds au bercail. Une relation toujours un peu tendue avec le frère. Une petite sœur qu’on adore, même si elle nous en veut pour la distance imposée depuis trop longtemps. traits de caractère: créatif, charismatique, arrogant, ambitieux, dévoué, impatient, jaloux, sincère, désordonné, impulsif, audacieux, excessif, extraverti, fougueux, mélomane, nonchalant, orgueilleux, passionné, rêveur, irrationnel… avatar, crédits: daniel sharman, sharmanclub.

01. Si un mot devait le décrire, il s’agirait probablement de liberté. Il n’a jamais aimé être à l’école, assis à écouter, se taire, à se faire remplir la tête de choses pour lesquelles il n’avait aucun intérêt. C’était comme une évidence, pour lui et tous les autres, qu’il n’en ferait jamais qu’à sa tête. Il se trouvait toujours là, quelque part entre le courage et l’égoïsme. Il a d’ailleurs toujours eu un certain problème avec les figures d’autorité et c’est peut-être ce qui explique sa relation plus compliquée avec son paternel. 02. Il n’a jamais apprécié qu’on lui fasse la Remarque, mais il a un côté garçon à sa mère. Son père a toujours été plus pragmatique, concret. Sa mère avait une ouverture d’esprit qui collait bien à la sienne. Il a souvenir de l’avoir observé souvent longuement en train de peindre dans la petite remise transformée en atelier pour elle. C’était relaxant de la voir aller, se laisser absorber dans son projet, dans son art. C’était en quelques sortes ses premiers contacts avec l’art. 03. Il est né et a grandit à Redcliffe. Sa ville natale et, pourtant, il n’y aura jamais vraiment eu d’attachement. Comme s’il avait instinctivement toujours su qu’elle était trop petite. Pour lui, pour ses rêves, pour sa musique. Et, pourtant, il s’est surpris à angoisser, à être nerveux en s’y rendant pour la première fois après son départ. Et se retrouver dans ces rues qu’il a foulées il y a bien longtemps et de croiser des visages familiers à chaque détour provoquent en lui un certain pincement au cœur. 04. Il a toujours eu une relation particulièrement tendue avec son frère. Comme si, dès leur plus jeune âge, une compétition s’était immiscée entre eux – pourtant bien différents. En vieillissant, les choses ne se sont pas améliorées. Le premier plus sérieux, plus près du fils idéal. Celui qui pourrait reprendre l’affaire familiale. Une voie déjà tracée d’avance pour lui. C’est peut-être ce qui pourrait expliquer les tensions entre les deux hommes. Reed, lui, plutôt libre de faire ce qu’il voulait. Vivre en étant la déception du paternel était le prix à payer, mais il était prêt à le faire. 05. Et la petite dernière qui a toujours été là pour les maintenir ensemble, la colle qui les maintenait en une seule famille pas trop dysfonctionnelle. Il lui avait fait la promesse de garder le contact, malgré la distance physique entre eux suite à son départ. Pourtant, petit à petit, les retours d’appel se sont espacés jusqu’à en devenir inexistants. Une fois à Noël et une fois à l’anniversaire – la base pour ne pas être un monstre. Des invitations un peu faites en l’air, qu’elle pouvait venir chez lui quand elle le pouvait. 06. C’est à l’âge de vingt cinq ans qu’il a plié bagages. Il l’aurait fait bien avant s’il n’avait pas été amoureux à cette époque. Et il se retrouvait toujours à repousser le moment de son départ, à taire ses rêves. Il a cru sincèrement qu’elle viendrait avec lui. Il se voyait déjà rouler jusqu’à L.A. Les fenêtres baissées, le vent qui décoiffait les cheveux de Sutton, un sourire sur leurs lèvres. Il avait déjà planifié un itinéraire pour eux, il ferait durer ce voyage aussi longtemps que possible, convaincu qu’il y aurait un avant et un après le déménagement en Californie. Que les choses ne seraient plus jamais pareilles une fois là-bas. 07. Mais elle n’a pas voulu venir. Il comprenait. Il était déçu, le cœur brisé, mais il comprenait. Il l’aimait trop pour la forcer, pour insister. Elle l’aimait trop pour le retenir. Ils se sont rapidement rendus à l’évidence : il quittait Redcliffe et ils se quittaient. 08. Reed n’a jamais vraiment eu de difficulté à aborder les femmes. Depuis l’adolescence, en fait, un bon nombre de prétendantes a défilé à son bras. Puis, il l’a rencontrée. Sutton. Il s’en souvient encore – comme s’il risquait d’oublier le moment où il posa les yeux sur elle tandis qu’elle lui souriait d’un sourire teinté de malice et de son retour rieur. Avant même qu’il ne descende de la scène et qu’ils échangent leurs premiers mots, il était déjà fait. Elle l’avait déjà attrapé dans son filet et, franchement, il n’avait aucune intention de faire quoi que ce soit pour s’en sortir.09. Elle était mineure. Un détail dont elle s’était bien abstenu de lui faire part. Il n’aurait pas pu s’en douter, ils s’étaient rencontrés dans un bar, après tout. Elle l’avait croire qu’elle était quelques années plus vieille et elle croyait probablement que leur amourette serait terminée avant même que le subterfuge ne soit découvert. Mais quand elle lui a avoué la vérité, il a cru qu’il devrait la quitter. Il était majeur. C’était un jeu dangereux et même si quelques mois la séparaient de ses dix-huit ans, il ne pouvait pas se résoudre à le faire. Déjà amoureux. Amoureux pour la première fois, en fait. Le cœur l’avait emporté sur la raison. 10. Il se voyait déjà réussir haut la main à L.A. Il avait plafonné à Redcliffe et les villes avoisinantes, jouissant d’une certaine reconnaissance. Il se croyait prêt à passer aux choses sérieuses, mais il a rapidement déchanté, réalisant qu’il n’était qu’un énième rêveur avec une guitare à la main. Un appartement si étroit qu’il avait dû hypothéquer les quelques placard de la cuisine pour y ranger ses précieux albums vinyles. Et des refus. Refus par-dessus refus. Talentueux, mais … Après quelques mois, il dû se résoudre à prendre un petit boulot dans un bar. Un gentil patron qui le prenait sans doute en pitié qui le laissait jouer quelques heures par semaine sur la petite scène. 11. Il a rencontré Rosie il y a moins d’un an. Elle était une invitée à un des mariages où il chantait. S’il n’est pas à son meilleur lors de ces soirées où il se sent plus humilié qu’au sommet de son art, elle a su lui faire oublier sa misère le temps de la soirée. Les choses se sont enchaînées rapidement. Ils étaient bien ensemble. C’était simple, confortable. Et si aucun n’avait besoin d’admettre qu’ils n’étaient pas des âmes sœurs, aucun ne ressentait le besoin de s’en plaindre non plus. Ça durerait le temps que ça durerait. 12. Et il eut le retard. Le retard inquiétant de quelques semaines, celui qui l’a poussé à sortir dehors au milieu de la nuit à la recherche d’un commerce ouvert où il pourrait lui acheter un test de grossesse. Il avait été élevé dans une famille aimante, avec son lot de problèmes, mais aimante. Des valeurs qui, jusqu’à ce moment, il ignorait étaient enfouies au fond de lui-même. Et sans même se remettre en doute, il est revenu à son appartement avec un test de grossesse et une demande en mariage. C’était la bonne chose à faire, après tout. Elle n’était pas enceinte, mais ils étaient bel et biens fiancés. N’osant ni l’un ni l’autre mettre fin à cette promesse amoureuse. Ils s’aiment. Mais cette fausse alerte a changé quelque chose. Ils s’éloignent peu à peu, mais elle l’a suivi alors qu’il devait se rendre dans sa ville natale en Arizona. Parce que c’était la bonne chose à faire. 13. Il reçu un premier appel il y a quelques mois. Sa mère, ravalant ses pleurs, lui annonçant que son père venait de recevoir le diagnostique d’un cancer. L’annonce bouleversa Reed. S’il n’avait jamais été très près de son père, il le respectait énormément. Comme bien des enfants, imaginant son paternel comme fort et à peu près indestructible. Il savait qu’il devait être là, pour le soutenir lui, mais aussi le reste de la famille. Il avait brillé par son absence depuis cinq années déjà. Pourtant, il trouvait toujours une raison de repousser son voyage vers sa ville natale. Jusqu’à ce qu’il reçoive l’appel de son frère. La situation s’était détériorée. Le temps pressait. 14. Il y a un peu plus de deux ans, il sorti son premier album. Il y mis toute sa passion, tout son talent et sa dévotion. Pourtant, l’album n’a jamais connu un très grand succès. Des critiques généralement favorables, mais il restait dans l’ombre. Des salles de spectacles intimes – son mot préféré pour remplacer ‘petites’ – à peine remplies à moitié de leur capacité. Son agent lui a proposé de prendre un contrat de chanteur de noces. Depuis quelques années, c’est son revenu le plus stable. Il chante, il joue. Il se dit que ça pourrait être pire, mais il est honteux de gagner principalement sa vie en chantant des reprises à l’eau de rose. 15. Il a peur de remettre les pieds au bercail. Peut-être parce qu’il a peur d’être confronté à ses choix. A ses rêveries pleines d’ambition qui n’ont pas mené à grands choses. Il a peur de s’y sentir bien, à la maison. De se dire qu’il a fait une erreur en partant. Il a peur de croiser Sutton et de la voir au bras d’un autre. Il appréhende les retrouvailles avec sa famille qu’il a aussi laissée derrière. Il appréhende la mort de son père avant qu’ils n’aient pu trouver un moyen de se rapprocher après tant d’années à se décevoir mutuellement.

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